Présentations des conférences « Connaissez-vous l’Afrique » session 2017/2018

>Les langues africaines : Un voyage dans le plurilinguisme africain – Khaoula Taleb Ibrahimi

L’Afrique est, malgré la profondeur géographique de notre pays, un continent largement méconnu en Algérie.
Nous ne pouvons que nous féliciter qu’il soit un des axes choisis pour notre université populaire  cette année et nous voulons y contribuer en vous invitant, aujourd’hui, à faire  un voyage linguistique dans ce continent en espérant qu’il ouvrira des perspectives à d’autres voyages pour mieux découvrir nombre de pays auxquels nous sommes liés,  pour le pire et le meilleur,  par notre histoire et notre géographie.
Nous voudrions insister, dans ce cours, après une brève présentation des langues usitées  en Afrique, sur le plurilinguisme linguistique et culturel du continent en mettant en évidence les enjeux et défis politiques, économiques, sociaux et culturels qu’il pose pour le continent en général et quelques pays qui sont, à nos yeux, représentatifs  de ce qui pourrait être l’avenir à la fois sombre et lumineux de cette partie du monde, berceau de l’humanité certes mais qui a connu une des plus abominables entreprises humaines, celle de la traite et de l’esclavage sans compter les effets de l’expansion coloniale encore visibles dans la cartographie langagière africaine.

La conférence a été suivie d’une lecture du conte malien « les jumeaux » par Assia Lafi.
Assia Lafi: Conteuse et poétesse depuis 2000,  elle se passionne pour les contes et légendes populaires d’Algérie et du monde. Membre du club des poètes de l’institution Arts et Cultures, elle présente des spectacles dans le cadre d’évènements culturels (SILA, FIBDA, FELIV) mais aussi dans des villages isolés, écoles, hôpitaux, associations, musées…

>Littérature africaine – Amina Bekkat, Afifa Bererhi, Sarah Kouider Rabah, Soumeya Bouanane, Meriem Zeharaoui

Introduction (Amina Azza Bekkat)
L’Afrique plurielle : Alain Mabanckou, l’écriture en contexte interculturel à travers une dynamique intertextuelle (Sarah Kouider Rabah)
La représentation de l’exil et des migrations dans les littératures d’Afrique (Meriem Zeharaoui)
François Nkeme ; une écriture contemporaine qui s’enracine dans le passé (Soumeya Bouanane)

>Ethnographie de l’instrumentarium musical algérien à l’époque coloniale. L’élément africain comme exemple – Salim Dada

Qu’on l’appelle djawq ou firqah en référence à la formation musicale, idhebbâlen ou zorna en lien avec les pratiques des musiciens, aissâwa ou diwân ou firqat inshâd selon le cadre qui va au-delà de la musique, groupe ou bien orchestre comme c’est le cas de la nawba et du chaabi, l’instrumentarium propre à chaque tradition musicale porte non seulement un nom et un qualificatif qui diffère d’une tradition à une autre, mais renvoie aussi, de par son évolution, à l’histoire de la vie sociétale et aux échanges culturels et politiques du pays, ainsi qu’aux appropriations et aux acculturations qu’a subi la musique traditionnelle à travers les périodes.
Cependant, peut-on déterminer une nomenclature originelle de l’orchestre arabo-andalou ou celui de la musique tbel ou tindé ou celle du diwân ? Peut-on historiser leurs évolutions et spécifier les éléments africains de ceux maghrébins ou arabes ? Qu’apportent la littérature et l’iconographie coloniale à propos des instruments traditionnels d’Algérie ? et des musiciens dits maures, indigènes, africains ? Quelle dialogie peut-on concevoir entre l’appropriation ou l’invention instrumentale et l’esthétique musicale ? et dans quel sens dynamique se concrétise cette relation : expérimentation ou besoin ou tout simplement casuelle ? Que dit donc l’ethnographie de l’époque coloniale et comment ça était traduit dans la création artistique et littéraire ?

En voici donc des questions légitimes et importantes qui nous ont inspiré l’idée de cette conférence.
-Dialogues arabes-français, Auguste Martin, 1847
-Alger, étude, Ernet Feydeau, 1862
-La musique arabe et ses rapports avec la musique grecque et le chant grégorien, Francisco Salvador-Daniel, 1863
-Esquisse historique de la musique arabe aux temps anciens, avec dessins d’instruments et quarante mélodies notées et harmonisées, Alexandre Christianowitsch, 1863
-La musique, les musiciens et les instruments de musique chez les différents peuples du monde, Oscar Comettant, 1869
-Contributions au folk-lore des Arabes. L’Algérie traditionnelle. Légendes, contes, chansons, musique, moeurs, coutumes, fêtes, croyances, superstitions, etc., Alphonse Certeux et Henri Carnoy, 1884
-Notes sur la poésie et la musique arabes dans le Maghreb Algérien, G. Delphin et L. Guin, 1886
-Catalogue descriptif et analytique du Musée Instrumental du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles, Victor-Charles Mahillon, 1893
-Catalogue illustré du Musée National des Antiquités Algériennes, George Marye, 1899
-« A Biskra-Vidéki Arabok Népzenéje » , Béla Bartók, Szimfónia I, 1917
-« Die Volksmusik der Araber von Biskra und Umgebung » , Béla Bartók, Zeitschrift für Musikwissenschaft, 1920
-« La musique arabe dans le Maghreb » , Jules Rouanet, Encyclopédie de la musique et Dictionnaire du Conservatoire, 1922

>Les frontières africaines – Chérif Dris, Pauline Poupart et Fatma Oussedik

Chérif Dris : Entre approche légale et approche fonctionnelle: la problématique des frontières  au Sahel
Pauline Poupart : L’Algérie comme puissance régionale de dialogue au Sahara-Sahel: réussites et difficultés de la médiation au Nord-Niger et Nord-Mali depuis les années 1990.
Il s’agira de réfléchir au statut particulier et reconnu de l’Algérie comme médiateur dans les conflits survenus au Nord-Niger et Nord-Mali, de faire un tableau des pratiques de dialogue mises en place, mais aussi de voir à quels écueils et à quelles difficultés la médiation algérienne a pu être confrontée,notamment en raison de l’évolution des conflits depuis 2012 au Mali. Cette présentation s’appuiera avant tout sur un recensement des perceptions maliennes et nigériennes de la part des acteurs ayant participé à ces différents processus.
-Vincent ZAKANE, « Médiation et règlement pacifique des conflits en Afrique: analyse théorique », Revue CAMES/SJP, n°001/2017,p. 243-268″.
-Charles TENENBAUM, « Négociations et médiations dans la résolution des conflits », in Franck PETITEVILLE et al.,Négociations internationales, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.) « Relations internationales », 2013 (), p. 257-284.
-R.M. SLIM (1992) « Small-State Mediation in International Relations: The Algerian Mediation of the Iranian Hostage Crisis ». In: Bercovitch J., Rubin J.Z. (eds) Mediation in International Relations. Palgrave Macmillan, London.

Fatma Oussedik : Les routes ibadites transsahariennes
Durant des siècles, à travers le Sahara, des êtres et des biens  ont été échangés, de même que les modèles culturels et les croyances religieuses. Ces échanges se sont accompagnés d’une  propagation de l’Islam.
Dans cet espace africain, des auteurs distinguent :
– Les traites « internes » à l’Afrique noire, caractérisée par leur longévité (VIIe au XIXe siècle) et leur extension géographique.
– Puis,  les traites « orientales » qui concernent plus précisément le monde musulman. Elles  suivent les routes sahariennes et celles qui relient l’Afrique de l’Est et la mer Rouge. Elles se sont  accompagnées d’une islamisation des populations.
-Enfin,  la traite « occidentale » et ses différentes phases (Eric Mesnard et Aude Désiré, Enseigner l’histoire des traites négrières etde l’esclavage-cycle 3, 2007).
Notre propos concerne donc la seconde période  qui, selon Olivier Pétré-Grenouilleau, aurait concerné, du VIIe au XXe siècle, 17 millions d’individus.  Les « traites internes» concernèrent 14 millions pendant la même période et la « traite atlantique » 11 millions de personnes du XVIe au XXe siècle (Olivier Pétré-Grenouilleau, les traites négrières. Essai d’histoire globale, 2004).
Mais il  faut aussi distinguer au moins deux périodes dans l’Islamisation, qui a marqué la phase qui nous intéresse, de  populations vivant au sud du Sahara, en particulier en Afrique de l’Ouest. Ces deux étapes différentes sont celles du commerce transsaharien puis des conquêtes proprement guerrières. Les liens religieux entre les Ibadites du M’zab et l’Afrique sub saharienne se sont surtout noués durant la première partie mais ils ont aussi participé à la seconde.
Notre intervention s’attardera sur la connaissance et la réactivation actuelle de ces routes par les passeurs qui organisent les mouvements de population entre l’Algérie et les pays au sud du Sahara. Comme nous essaierons de montrer que ces mouvements réactivent  les récits d’origine des populations noires vivant au M’zab.

Bibliographie
-ABOU ZAHRA, savant renommé du rite Hanafi, auteur d’ El Madahib el Islamiya, cité par Cheikh Brahim Mohamed Tellaï in Les Ibadites ne sont pas des Kharéjites, discours prononcé publiquement lors de la commémoration du millénaire de la fondation d’El Atteuf du 28 au 31-12-1996.

-BADER  Raëd –Noirs en Algérie, XIXème- XXème siècles  – Colloque pour une histoire critique et citoyenne – le cas de l’histoire franco-algérienne – Maison méditerranéenne des Sciences de l’homme-20/06/2006.
-BEAUCHEMIN  Cris et David Lessault Les migrations d’Afrique subsaharienne en Europe : Un essor limité. Revue Population et Société numéro 452, INED- Janvier 2009.
-BENDAHAN Blanche-1993-  » Les Juifs du Mzab » All, 8e année, n° 203.
-BELLIL RACHID- LES ZÉNÈTES DU GOURARA D’HIER À AUJOURD’HUI- NUMÉRO 24 DE LA REVUE PASSERELLES, 2002.
-BENYOUCEF Brahim– Le M’zab, les pratiques de l’espace, Alger, SNED, 1987.
Le m’zab, espace et Société-IAD –Alger, 1992
-BERQUE Jaques  in Hommage à Lucien Fèbvre- Colin-1954-p.164.
-BLIN Louis Les Noirs en Algérie : démographie et géographie- in Politique Africaine- 1983.
-BENSAAD Ali,  «Les migrations transsahariennes, une mondialisation par la marge », Revue Maghreb-Machrek. 2005
-BOURDIEU Pierre – Sociologie de l’Algérie- Que sais-je- PUF-paris 1958
-BRACHET  J. – des migrations sahélo-sahariennes des indépendances aux migrations transsahariennes contemporaines: la structuration d’un espace migratoire- Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR Prodig IRD – UR 105 Savoirs et développementhttp://www.fes-sn.org/IMG/pdf/J_Brachet_-_communication_FES-Dakar_juin_2008.pdf :
-BREDELOUP  Sylvie et Olivier Pliez (des), Migrations entre les deux rives du Sahara, a special issue of Autrepart 36 -2005.
-BRIGGS Lloyd Cabot- – No more for ever- Contribution à l’étude d’une communauté saharienne dispersée par le vent de l’histoire en juin 1962-Les juifs du M’zab-rapport de Charles Kleinknecht, administrateur des services civils de l’Algérie, ancien sous-préfet de Ghardaïa (Oasis)-. p.7, 8, 9. Juillet 1990
-BRIGGS Lloyd-Cabot, The living Races of the Sahara desert, Cambridge, Mass.1958.
-CISP/HCR/SARP – Profils des migrants subsahariens en Algérie – 2007.
-CÔTE  Marc – Le Maghreb – Documentation photographique n° 8002.
-COULIBALY T. –  La communauté noire en Algérie: une minorité oubliée au sein d’un peuple – l’élan révolutionnaire confisqué, Peuples noirs, peuples africains, 9, mai-juin 1979.

-DAGET S. –La France et l’abolition de la traite des Noirs de 1814-1831, (Introduction à l’étude de la répression française de la traite des Noirs au XIXe siècle)- Paris-1969-  th. de doc. 3e cycle, H. Deschamps (dir.).
-David (Père), dans un manuscrit qui existe dans la bibliothèque des Pères Blancs de Ghardaïa.
-DELHEURE  Jean Timeǧǧa d-Yiwalen n At-Mzab, Faits et Dires du Mzab, SELAF, Paris, 1986
-DERMENGHEM  Émile –  Algeria et l’Afrique du nord illustrée, revue mensuelle, octobre 1953, n°33.Édition de l’Office Algérien d’Action Économique et Touristique  (OFALAC), 26 bd Carnot ou 40-42, rue d’Isly, Alger
-EL BEKRI Abou Obeïd : Description de l’Afrique septentrionale, traduite par Mac Guckin de Slane. Edition 1911-1913 revue et corrigée .Librairie d’Amérique et d’OrientJean Maisonneuve- Paris 1965
-El IDRISSI  (Abu Abdallah Muhammad Ibn Muhammad Ibn Abdallah Ibn Idriss al-Qurtubi al-Hassani)- Le Magrib au XIIe siècle, traduction  par M. Hadj-Sadok, Paris, 1983
-FERRO Marc (dir.), Le livre noir du colonialisme, « Autour de la traite et de l’esclavage », R. Laffont, 2003.
-FLANDRIN  J.L. – Parenté, maison, sexualité dans l’ancienne société-Hachette, Paris  1976.
-FÖLDESSY E. – Entraide et solidarité chez les Mozabites ibadites– Paris X- Maîtrise d’ethnologie- Nanterre– 1994.

-FONTAINE Jacques- « Infrastructures et oasis-relais migratoires au Sahara algérien »- Annales de5 Géographie, -2005
-FOUCAULD de (Père)- Cette monstruosité de l’esclavage– in Charles de Foucauld, 10, 1949, pp. 21-39. 1949.
-FRAGUIER– Le commerce du Touat. (mém. Cheam). 1948.
-GAÏD Tahar–  Dictionnaire élémentaire de l’Islam-Office des publications universitaires, 2e édition, Alger, 1986.
-GAUTHIER  E.F. -Le Passé de l’Afrique du Nord-Paris 1927.
-HACHEMAOUI  Mohamed : « La Représentation Politique en Algérie entre Médiation Clientélaire et Prédation(1997-2002)in Revue Française de Sciences Politique –n°1-Février 2003
-HEIN DE HAAS Migrations Trans-sahariennes vers l’Afrique du Nord et l’UE : Origines Historiques et Tendances Actuelles. -Université d’Oxford-Le 1er novembre 2006
-HENNACHI  N. (El-)- Sijilmassa et le commerce transsaharien au moyen-âge, mém. de maîtrise, Pr Mauny (dir), Univ. de Paris I. (CRA). 1972.
-KATEB  Kamel – préface de Benjamin Stora –Européens, Indigènes et Juifs en Algérie 1830-1962 ; Représentations et réalités des populations- Travaux et Documents-INED- PUF diffusion- 2001
-IBN KHALDOUN ABDERRAHMANE- HISTOIRE DES BERBÈRES ET DES DYNASTIES MUSULMANES DE L’AFRIQUE SEPTENTRIONALE, ÉDITION ET TRADUCTION PARTIELLE PAR WILLIAM MCGUCKIN DE SLANE, ALGER, 1852-1856
-IBN ABI ZAYAD AL QAYRAWÄNÏ – La Risâla Ou Epître Sur Les Éléments Du Dogme Et De La Loi De L’islâm Selon Le Rite Mâlikite. Editions Populaires De L’armée. Alger. 1975
-IBN BATOUTA – Voyages, De l’Afrique du Nord à La Mecque, volume I, traduction  C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), François Maspero, collection« La Découverte », Paris, 1982.
-IBN HAWQALLa Configuration de la Terre (977) –Préface d’André Miquel- Introduction et traduction de J.H.Kramers et G.Wiet- Paris-Maisonneuve Et Larose-2001.
-IBN SEGHIR- Abu ZakariyaLes Chroniques- Beyrouth- Dar El Gharb 1988-réédition de:ABU ZAKARYA Yahia Ibn Abi Bakr al Warglani -Kitab as-Sira wa-ahbar al -a’imma (Livre de la Vie exemplaire et de l’histoire des imams- : mourrut probablement vers le commencement du XII° siècle J.C. et aurait été enterré à Ouargla ou bien dans le village voisin de Sedrata.
-JULIEN Ch. A., Histoire de l’Afrique Du Nord – Tunisie – Algérie – Maroc- Des origines à  la conquête arabe 647 Après Jc – Payot, 1951.
-CHEIKH ABDERRAHMANE EL JILALI –Histoire générale d’Algérie, 4ème édition, Beyrouth 1984

-KLEINKENECHT  Charles- Les Juifs du M’zab, contribution à l’étude d’une Communauté saharienne dispersée par le vent de l’Histoire en Juin 1962. Par Charles Kleinkenecht, Administrateur des Services civils de l’Algérie (E.R.), ancien Sous-préfet de Ghardaïa (Oasis)
-KNANI A.- L’islam et le développement du commerce- in Hikma (Revue d’études Nord Africaines) n° 2, pp. 30-32. Tunis- 1948.
-LANGE D. Un document de la fin du XVIIe siècle sur le commerce transsaharien- Revue Française d’Histoire d’Outre-Mer, n° 66, pp. 211-222. 1979-
-LAROUI  A.- L’Histoire du Maghreb : un essai de synthèse, La Découverte, Paris 1982. 
-LEWICKI T.- – Pages d’histoire du commerce transsaharien: Marchands et missionnaires ibadites en  Soudan central et occidental VIIe -XIIe siècle- in RO, pp. 3-18. 1961

-LEWICKI T- – L’Etat Nord Africain de Tahert et ses Relations avec le Soudan Occidental à la fin du VII° siècle et au IX° siècle-Paris-Cahiers d’Etudes Africaines, vol.II- Mouton et Cie. 1962
-LEWICKI T., in Revue Folia Orientalia, T II, Cracovie 1961
-LLOYD CABOT  Briggs– Tribes of the Sahara, Cambridge, MA 1960.
-Manuscrit d’une famille de Béni Isguen intitulé : «  exposition des évènements dont j’ai entendu parler de mon temps » qui débute en 1831 jusqu’en 1899.
-MARFAING Laurence et Stefan Wippel (eds),  Les relations transsahariennes à l’époque contemporaine: Un espace en constante mutation -Paris, Karthala, 2004.
-MARGHOUB Belhadj,  Le développement Politique en Algérie-Collection Travaux et Recherches de science politique, série études maghrébines-n°10- Paris, Armand Colin- 1972
-MASQUERAY E-Comparaison d’un Vocabulaire du Dialecte des Zenaga du Senegal avec les Vocabulaires Correspondants des Dialectes Chawia et des Beni M’zab- Archives Missions Scientifiques- Tome 3. Paris-1879.
-MOUBAREL EL MILI  (CHEIKH)- HISTOIRE DE L’ALGÉRIE DE L’ANTIQUITÉ À NOS JOURS, EN DEUX VOLUMES PARUS EN 1928 ET 1932.
-MESNARD Eric et Aude Désiré, Enseigner l’histoire des traites négrières et de l’esclavage-cycle 3, coll « Repères pour agir » 1er degré, SCEREN-CRDP de Créteil, Nancy, 2007.
-MINVIELLE Régis, 2006, Tamanrasset : carrefour, aire d’attente ou miroir aux « alouettes » pour les migrants d’Afrique centrale et occidentale ?, Communication au colloque international » Migrations, urbanisation et environnement entre la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne », Université d’Annaba-CEPED, 10-12 décembre 2006, Annaba, Algérie.
-MOUSSAOUI Abderrahmane – Espace et Sacré au Sahara, Ksours et Oasis du Sud Ouest algérien- Revue Française d’Anthropologie, n° 178-177-2006.
OUSSEDIK Fatma. « Relire les Ithiffaqat » Enag éditions- Alger- 2007-
-PETRE-GRENOUILLEAU Olivierles traites négrières. Essai d’histoire globale, « Bibliothèque des histoires »,  Gallimard, 2004.
-PRAX M. –Commerce de l’Algérie avec la Mecque et le Soudan (Route suivie par les caravanes de la Mecque)-Paris- Revue de l’Orient (INALCO Mél. 4° 150). 1849.
-Le Quotidien d’Oran, 6.09.2005
-REY Pierre Philippe – Al-Andalus: Héritage scientifique et pensée européenne – Document Unesco Les Routes Andalouses – p. 23- Division des Projets Interculturels- Paris 2001.
-REY Pierre Philippe, (-)  » L’itinéraire d’Ibn Battuta en Afrique occidentale au XIV° siècle, les gens de l’or et leur idéologie »(hommage à Claude Meillassoux), 20 p.
-REY Pierre Philippe- » La jonction entre réseau ibadite berbère et réseau ibadite Diola de commerce de l’or, de l’air à Kano et Katsina, au milieu du XV° siècle et la construction de l’Empire Songhay par Sonni Ali Ber «  numéro  » spécial Niger « . Revue de Géographie Alpine, 27 p. 1993.
-REY Pierre Philippe– Contribution au débat sur le peuplement du Hoggar-Revue de Géographie Alpine-Année 1992-Vol 80-N° 80,1-P ;81-83.
-REYNAUD (Lt) A. –Les commerçants transsahariens, Paris-36 p. mém. d’entrée, dact. présenté au concours pour l’admission au stage du centre des hautes études d’administration musulmane, Géryville, le 14 fév. 1957. (Cheam, n° 3753 ; Caom, 20 X 6).
-ROBERT M. –Présentation et justification de l’esclavage en Algérie en 1840 d’après l’œuvre du Gl Daumas : Le Grand désert, Paris, 1848, mém. de maîtrise, Magali Morsy (dir.), Univ. de Paris III-1987.
-ROBIN (Cmdt)- Le M’zab et son Annexion à la France-Alger-Jourdan. 1884.
-TELLAÏ (Cheikh Brahim Mohamed )- Les Ibadites ne sont pas des Kharéjites- Discours prononcé publiquement lors de la commémoration du millénaire de la fondation d’El Atteuf du 28 au 31-12-1996.
-SCHNAKENBOURG Christian –« Contribution à une réflexion théorique sur l’histoire de l’économie de plantation aux Antilles »- in Cahiers analyse-épistémologie-histoire, n° 14-15, 1978.
-SEURAT  Michel – l’Etat et la Barbarie- Paris le Seuil- 1989-p.19 cité par Mohamed
-SPIGA Sassia- « Tamanrasset, capitale du Hoggar : mythes et réalités », Méditerranée, 99 (3-4) 2002.
-SPIGA Sassia-  « Aménageurs et migrants dans les villes du Grand Sud algérien»,Autrepart(36)- 2005.
-VALENSI  Lucette -Le Maghreb avant la Prise d’Alger –questions d’Histoire-Flammarion- Paris 1969.

-VAN BERCHEN Marguerite –1954- Deux campagnes de fouille sur le site de l’ancienne cité musulmane de Sedrata-in Bull. Archéologique, pp. 281-282.
-VAN BERCHEN Marguerite –Sedrata et les anciennes villes berbères du Sahara dans les écrits des explorateurs du 19e s.- in Bull. de l’Inst. Franç. d’Archéolg. Orient. t. LIX, pp. 289-308. 1960.
-VAN BERCHEM Marguerite –  Sédrata, une ville du Moyen âge ensevelie dans les sables du Sahara algérien– in Documents algériens, séries monographies, Sahara – n°12- 1er Septembre 1953.
-WATIN (L)- Les Tolbas du M’zab (origines); organisation actuelle des Tolbas du M’zab (leur influence et l’emploi des biens habbous). Sources des kanounnes du M’zab et ittifaqat-Alger- Archives de la Direction du Personnel des Territoires du Sud-Alger. 1913.
-WEBER M-L’Ethique Protestante et l’Esprit du Capitalisme-Paris-ed. Brodard et Taupin, collection Agora- Pocket. 1994.

>Mouvements sociaux dans l’Afrique des « années 68 » – Françoise Blum

Cette intervention traitera des mouvements sociaux en Afrique subsaharienne francophone, durant les « années 68 ». Mouvements étudiants, grèves générales, révoltes urbaines secouent alors le continent, et participent ainsi à la révolte mondiale, tout en offrant  d’incontestables spécificités. On dressera un panorama général puis on s’attardera, de façon comparative,  sur 3 pays : Le Congo, le Sénégal et Madagascar.

-Françoise Blum, Révolutions africaines : Congo, Sénégal, Madagascar , Presses universitaires de Rennes, 2014
-Françoise Blum, Pierre Guidi, Ophélie Rillon (Dir.), Etudiants africains en mouvements, Publications de la Sorbonne, 2016
-Omar Gueye, Mai 68 au Sénégal : Senghor face aux étudiants et au mouvement syndical, Karthala, 2017

>Les Royaumes africains en Afrique subsaharienne – Moncef Bakail

Les Royaumes Africains en Afrique subsaharienne : Les royaumes du Kongo, Buganda et Monomotapa comme référence
Au cours des siècles, de nombreux Royaumes Africains  ont existé avant le partage de l’Afrique par les puissances coloniales. La puissance de ces royaumes reposait sur leur organisation, leur développement socio-économique et leur richesse.
Le royaume du Monomotapa constitue une des plus extraordinaires entités politiques d’Afrique australe avant la colonisation européenne. L’emplacement de ce royaume  est dans le sud de l’Afrique centrale, plus exactement au  Zimbabwe, entre les fleuves du Zambèze et le Limpopo. Le réseau commercial étendu fait de ce royaume une des régions commerciales les plus importantes au cours de la période médiévale. Les principaux éléments  commerciaux étaient  l’or, le fer, le cuivre, l’étain, le bétail, et aussi des cauris. Articles importés inclus verrerie de la Syrie et de la céramique de Chine. Le royaume du Monomotapa ou Great Zimbabwe était un important centre commercial et politique.
le Royaume du Buganda, un des vassaux du royaume du Bunyoro dans l’Ouganda actuel, s’émancipa sous la conduite de son souverain qui portait le titre de “kabaka ”au 19éme siècle. Situé dans une région au sol fertile, bordée à l’est par le lac Victoria, le Baganda entra en contact avec les marchands musulmans de l’ile de Zanzibar échangeant de l’ivoire contre des cotonnades. Dans la seconde partie du XIXe siècle, les premiers explorateurs européens y furent accueillis par le roi –Kabaka- Mutesa II.
En Afrique équatoriale, les royaumes bantous, par leur organisation et leurs cultures, avaient fait l’admiration des Européens. Le royaume du Congo est sans doute le mieux connu grâce aux récits des Portugais et de son organisation politique, socio-économique et de ses cultures. Ses rois se convertirent au christianisme au contact des Portugais. Il fut l’un des royaumes africains les plus célèbres du XVe à la fin du XVIIe siècle. Ses souverains, à commencer par Alfonso 1er (1505-1543) qui traitaient d’égal à égal avec le roi du Portugal, contribuèrent à faire connaître leur royaume.

Catherine Coquery-Vidrovitch : L’Afrique dans le monde : périodisation
On ne peut comprendre la situation actuelle du continent africain, 50 ans après les indépendances francophones (ex-AOF, AEF et Congo belge, Rwanda, Burundi, auxquels il faut ajouter le Nigeria) sans l’analyser à la lumière des héritages complexes et lourds du continent.  Celui-ci n’est « né » ni avec les indépendances, ni avec la colonisation près d’un siècle auparavant, ni même avec la « découverte » par les Portugais à la fin du XVè siècle : les Européens ont découvert et construit « leur » Afrique, mais celle–ci avait déjà derrière elle une histoire qu’ils ont durablement ignorée, alors qu’ils étaient, sans le savoir, les derniers arrivés dans une histoire longue de mondialisation.
Car les Africains n’ont jamais vécu dans l’isolement : l’humanité est née en Afrique orientale d’où les premiers hominidés sont partis à plusieurs reprises pour se répandre à travers le monde.
Le continent s’est toujours trouvé au carrefour de trois mondes, dont le premier fut évoqué depuis l’Antiquité et le deuxième décrit depuis le Xe siècle par les voyageurs et géographes arabes :
– le monde méditerranéo-afro-asiatique, le plus ancien, qui fut durablement approvisionné en or en provenance du soudan occidental via les caravanes transsahariennes. Hérodote en parlait déjà au Ve siècle avant JC.
– le monde de l’Océan Indien, qui s’épanouit surtout entre le Ve et le XVe siècle, et fut de la même façon nourri de l ‘or en provenance du Zimbabwe via le port majeur de Sofala, principal débouché de ces richesses sur l’Océan Indien.
– enfin le monde atlantique, le dernier arrivé, seulement dans la deuxième moitié du XVe siècle. Les Européens n’ont pas « découvert » l’Afrique, ils n’ont découvert que « leur » Afrique. Et comme ils ont dans le même temps découvert l’or des Caraïbes et l’argent du Mexique, ce sont les hommes dont ils vont faire trafic en Afrique.
Les configurations internes du continent, politiques, économiques, agronomiques, culturelles, répondent comme ailleurs aux faits mondiaux, dont les Africains ont beaucoup souffert, mais auxquels ils ont aussi beaucoup apporté : de l’or, de la force de travail, des matières premières, aujourd’hui de l’uranium, du pétrole et, à nouveau, de la main d’œuvre.

Suggestions bibliographiques
– Adame Ba Konaré (sous la dir. de), Petit traité de remise à niveau de l’histoire africaine à l’attention du Président Sarkozy, Paris, La Découverte, 2009, réédité en livre de Poche (2010) et publié à moitié prix par trois maisons d’éditions africaines, à Alger, Bamako et Dakar.

– Catherine Coquery-Vidrovitch, Petite histoire de l’Afriaue au sud du Sahara de la préhistoire à nos jours, Paris, La Découverte, 2016 (éd. de ¨Poche)
– L’Afrique des Routes. Histoire de la circulation des hommes, des richesses et des idées à travers le continent africain, Arles, Actes Sud/Musée du quai Branly, 2017, 255 p.