Champs de la pensée – session 2019-2020

Présentations des conférences «Champs de la pensée»

Samedi 12 octobre 2019 : 9h30 -17h00
Conférences à l’occasion de la journée porte ouverte

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Conférence 1: 10h00-11h30
Pierre Claverie, un témoin pour notre temps – par Bernard Janicot

De son enfance à Bab el Oued en 1938, à sa mort violente le 1er août 1996, en passant par le centre des Glycines, le parcours humain n’est pas banal. Ce parcours et l’évolution de l’Algérie, tout au long de ces décennies l’ont amené à beaucoup réfléchir, beaucoup parler, beaucoup écrire sur ce qui nourrissait sa vie, la rencontre de l’autre, enracinée en sa foi en Dieu. Cela en fait un témoin dont la pensée reste essentielle pour aujourd’hui.

Conférence 2: 15h00-17h00
 La Dramaturgie, écrire pour le théâtre et le cinéma – par Arezki Mellal

À tous ceux qui se demandent comment procèdent les auteurs  de pièces de théâtre et de scénarios de cinéma et, quelle différence avec le roman ? À ceux qui lisent et écrivent sur le théâtre et le cinéma. Surtout, à tous ceux qui écrivent ou projettent d’écrire.

Les chapitres portent essentiellement sur : la dramaturgie et la littérature, les notions fondamentales, les structures et mécanismes du récit, les voies de la création. 


Samedi 26 octobre 2019 : 14h00 – 16h00
La fabrique du patrimoine : la production littéraire en question – Mourad Yelles

Loin d’être une simple donnée historique, un « héritage transmis de génération en génération » (suivant la formule consacrée), le patrimoine se fabrique dans des contextes socio-culturels, institutionnels spécifiques et selon des procédures qu’il est important de définir et d’analyser

A travers l’exemple de la production littéraire algérienne, il s’agira de s’interroger sur les pratiques et les enjeux impliqués dans les processus de patrimonialisation.

BAUDRILLARD, Jean.- L’échange symbolique et la mort.- Paris, Gallimard,1976.

De CERTEAU, Michel.- L’invention du quotidien. 1. Arts de faire (1980).- Paris, Gallimard,1990.

GUILLAUME, Marc.- La politique du patrimoine.- Paris, éditions Galilée,1980.

HEINICH, Nathalie, La fabrique du patrimoine. De la cathédrale à la petite cuillère, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 2009

LACHERAF, Mostefa.- L’Algérie, nation et société (1965).- Alger, SNED,1978.

LAROUI, Abdallah.- L’idéologie arabe contemporaine.- Paris, Maspéro, 1966.

LUCAS, Philippe et VATIN, Jean-Claude.- L’Algérie des anthropologues.- Paris, Maspéro,1979.

YELLES, Mourad.-  « Pour en finir avec le Patrimoine ? Production identitaire et métissage dans le champ culturel algérien », Insaniyat / إنسانيات, 12 | 2000, 7-29.

« Le ‘arûbî féminin au Maghreb. Tradition orale et poétique du détour », Insaniyat / إنسانيات, 21 | 2003

Mourad Yelles


Dimanche 27 octobre 2019 : 15h00 -17h00
L’étude du travail – Omar Aktouf

Comme objet d’étude, le travail représente un phénomène protéiforme, impliquant diverses facettes de la vie humaine. D’où l’exigence d’une interdisciplinarité, à hauteur de cette complexité. Pour Omar Aktouf, on ne peut séparer la signification du travail, de la conception de l’homme et la vie sociale. Toute étude du travail doit passer par une redéfinition de la place qu’on attribue à l’humain dans l’entreprise. Pour Omar Aktouf : « L’un des aspects les plus anciens et le moins contestable du travail est son caractère social, il est engagement de l’homme dans la vie et dans la société, c’est par lui qu’il y prend une place et qu’il met son existence en acte, et qu’il lui donne un sens. »

Omar Aktouf


Jeudi 31 octobre 2019 : 18h00 – 20h00
Être citoyen(ne): qu’est-ce que cela signifie ? – Olivier Le Cour Grandmaison

Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’opter pour une approche pluridisciplinaire qui soit tout à la fois historique, politique et juridique et qui, de plus, ne soit pas limitée à la France métropolitaine puisqu’au sein de l’empire français, sous la Troisième République, les “indigènes,” dans leur écrasante majorité, n’étaient pas citoyens français mais “sujets français.” Ce fut le cas des “’indigènes” algériens jusqu’en 1945. Difficile universalisation des droits politiques donc même si la citoyenneté ne se limite pas à cela puisqu’elle suppose, entre autres, pour être aussi effective que possible, la jouissance de droits fondamentaux comme la liberté de réunion, d’association, de manifestation et d’expression, et enfin, des élections libres, pluralistes et régulières, dans tous les sens du terme c’est-à-dire sans fraude et respectueuses de la durée des mandats divers établie par la loi fondamentale.

Olivier Le Cour Grandmaison


Samedi 21 décembre 2019 : 15h00 – 17h00
Mohammed Dib : esquisse d’un parcours littéraire exemplaire – Nadjet Khadda

Mohammed Dib appartient à la génération des Feraoun, Mammeri, Haddad, Kateb, Djebar : auteurs qui se sont affirmés dans les années 1950 et ont donné ses lettres de noblesse à la littérature algérienne de langue française ; laquelle a émergé aux alentours du centenaire de la colonisation.

Dib est, avec Assia Djebar celui qui a eu une grande longévité et une riche production. Sa particularité réside dans le fait qu’il a pratiqué tous les genres littéraires, tout en les remettant constamment  en question. Un parcours de son itinéraire donne à voir une écriture qui s’épure au fil des livres, une thématique qui se renouvelle tout en maintenant des thèmes obsessionnels (tels que la fascination du désert ou la question des genres sexuels par exemple). Mais surtout, Dib mène du même mouvement le geste d’écrire et une réflexion critique sur la langue et les genres qu’il a hérités de l’histoire littéraire française/européenne. À telle enseigne que ses derniers livres sont un puzzle fait d’une juxtaposition de plusieurs genres : récit, conte, poésie, portrait, journal … comme cela se passe dans la geste de la littérature orale locale.

Cette évolution générique sera la ligne conductrice pour présenter la trajectoire de l’auteur.

Nadjet Khadda


( Reporté) Samedi 14 mars 2020 : 15h00 – 17h00
La fabrique du patrimoine : le Texte algérien à l’épreuve du post-colonial – Mourad Yelles

Contrairement à une idée encore largement répandue, le concept de patrimoine ne va pas de soi. À cet égard, il convient de rappeler que, dans un cadre socio-historique donné, le patrimoine se définit essentiellement par ses usages (culturels, scientifiques, politiques, idéologiques). Dans le champ littéraire, le concept de patrimoine englobe en fait un ensemble hétérogène de pratiques, de discours et de représentations impliquant différentes périodes de l’histoire d’une communauté et dont les manifestations se retrouvent dans des domaines aussi variés que l’enseignement, la recherche, l’édition, les médias, etc. À partir de quelques exemples, l’intervention portera sur la « fabrique » du patrimoine littéraire algérien : qu’en est-il de ses frontières et de ses usages dans le contexte post-colonial ? »

Mourad Yelles